Les sites de contenu sont en général plus simples à "auditer" que le sites e-Commerce ou les SaaS. Le gros du travail portant sur les vérifications Web.
Pour autant, il est nécessaire de ne rien laisser au hasard et de tenir compte dans votre analyse des spécificités propres à chaque modèle économique afin de valider la pérennité du modèle économique en place sur le site.
Pour rappel, un site de contenu peut être monétisé de plusieurs façons :
- En affiliation
- Par la vente de liens
- Par l'affichage de publicités
- Par la vente de visibilité (pack média)
- Par la vente de produits numériques
- Par la vente de leads
Pour chaque modèle, il est nécessaire de demander au vendeur ou à la vendeuse des éléments de preuves afin de corroborer les chiffres (CA, Profit) déclarés sur la fiche postée sur notre plateforme.
L'enjeu majeur étant pour vous de vérifier que les chiffres annoncés correspondent bien à des éléments concrets identifiables en demandant un accès aux factures et / ou aux plateformes utilisées.
Ci-dessous, vous trouverez des vérifications complémentaires propres à certains modèles ou certaines plateformes où une analyse spécifique peut-être requise pour ne rien oublier.
L'affiliation Amazon est un programme qui permet de gagner de l'argent en faisant la promotion des produits vendus sur Amazon.
Le fonctionnement est simple : lorsque vous vous inscrivez en tant qu'affilié, Amazon vous attribue un identifiant unique, appelé "ID d'affilié". Cet ID est inclus dans les liens vers les produits Amazon que vous partagez sur votre site web ou vos réseaux sociaux.
Lorsqu'un visiteur clique sur l'un de ces liens et effectue un achat sur Amazon, l'entreprise est en mesure de reconnaître votre ID d'affilié et vous rémunérer en fonction de la vente réalisée.
Le propriétaire du site a un compte sur le compte partenaire d’Amazon dans lequel il ou elle peut consulter ses ventes et ses revenus.
En général, un vendeur ne vous donnera pas accès à son compte Amazon, car il n’y a pas de possibilité d’ouvrir un accès “lecture seule”. La connexion se fait uniquement en tant d’admin (et un vendeur ne partagera pas son mot de passe).
Pour vérifier les revenus, le mieux est alors de faire une visioconférence avec le vendeur, afin qu’il puisse vous faire un partage d’écran.
Afin de vérifier la cohérence entre le site web et les produits vendus sur Amazon, vous pouvez vérifier la thématique des articles vendus. Sachez qu’environ 70% des articles vendus doivent être en lien direct avec les pages du site.
Pour vérifier la cohérence entre le trafic et les ventes, sachez qu’en moyenne, il y a, par rapport au trafic, 10% de taux de clics et 5% taux de transformation.
Si le nombre de ventes est bien au-delà de cette moyenne, vérifiez si l’ID de ce site n’est pas utilisé sur un autre site du vendeur. Ce qui est embêtant, car le site que vous rachèterez ne génèrera pas autant de revenus qu’annoncé au départ.
AAWP est l'acronyme de "Amazon Affiliate for WordPress Plugin" (Plugin d'affiliation Amazon pour WordPress en français).
C'est un plugin spécialement conçu pour les utilisateurs de WordPress qui souhaitent promouvoir des produits Amazon. AAWP facilite l'intégration de liens d'affiliation, de tableaux de comparaison et de widgets personnalisés, ainsi que la génération automatique de rapports et de listes de produits.
C'est un outil assez populaire sur les sites de contenu en Affiliation Amazon.
Quel que soit la ou les plateformes utilisées, le ou la propriétaire du site dispose d'un accès à un dashboard sur lequel il ou elle peut consulter ses ventes et ses revenus.
Si un accès en lecture seule est possible, vous pouvez demandez au vendeur ou à la vendeuse de vous en ouvrir un afin de pouvoir mener vos vérifications sur les revenus déclarés sur la fiche.
Si un accès en lecture seule n'est pas possible, ou que le dashboard sert pour plusieurs sites, le mieux est alors de faire une visioconférence avec le vendeur ou la vendeuse , afin qu’il / elle puisse vous faire un partage d’écran.
En plus des preuves de revenus issus d'un dashboard de suivi, vous pouvez demander un accès aux preuves de PAIEMENT de ces revenus afin de vérifier que la plateforme utilisée procède bien régulièrement au paiement des revenus déclarés.
Comme sur un site Amazon, pensez à vérifier la cohérence entre le trafic et les ventes. Il est plus difficile de faire des règles globales ici car chaque site / thématique dispose de ses taux bien particuliers.
Mais de manière générale, l'objectif est ici de déterminer si les revenus déclarés semblent réalistes par rapport au trafic généré par le site, mais aussi par rapport aux pages visitées.
Voici quelques questions importantes à poser pour cerner ce qui sera cédé :
Ezoïc a connu depuis quelques années une croissance forte en France et à l’international. Les sites utilisant cette plateforme publicitaire pour monétiser se multipliant, les petites « arnaques » apparaissent également.
Voici 2 vérifications utiles pour détecter des manipulations possibles de la part d'un vendeur ou d'une vendeuse de site Ezoïc :
L’accès au Premium d’Ezoïc se fait sur demande ET a un coût mensuel fixe. Certains vendeurs paient Ezoïc Premium pour tout leur réseau de site, puis vendent certains sites sans mentionner que les revenus générés bénéficient du « boost » Premium.
En récupérant le site, vous ne bénéficiez plus des revenus Premium et perdez de 20 à 30% des revenus annoncés. Ou alors, vous devrez à votre tour payer Ezoïc Premium, ce qui peut représenter une dépense non anticipée venant diminuer le profit net mensuel promis.
Pensez donc à demander un accès au dashboard Ezoïc pour vérifier la répartition des revenus "normaux" et ceux potentiellement issus d'un compte Premium.
Une arnaque fréquente pour les sites utilisant Ezoïc consiste à vendre un site « sur-optimisé » pour les revenus au détriment de l’expérience utilisateur. C’est l’option Ezoïc Booster.
Elle permet, depuis un compte Ezoïc, de maximiser l’affichage publicitaire et les revenus par page, sans prendre en compte l’expérience utilisateur.
Certains éditeurs activent cette option avant la mise en vente d’un site pour faire croître leurs revenus sans le mentionner à l’acheteur.
Ne pas le mentionner est malhonnête, mais l’utilisation même de cette option est questionnable car elle néglige toutes les « règles » de navigation et d’expérience utilisateur et est amplement susceptible d’entraîner une pénalité pour le site abusant de l’affichage publicitaire.
Un acheteur prudent repassera donc en mode « équilibre revenu / expérience utilisateur », et verra ses revenus baisser par rapport à ce qui était annoncé.
Comme pour Ezoïc, d'autres plateformes peuvent proposer des options "premium" qui peuvent faire augmenter les revenus touchés pour le vendeur ou la vendeuse, mais ne vous seront pas "transmis" si vous n'êtes pas également membre premium.
Calculez alors les revenus générés en excluant cette part de Premium, sauf si vous pouvez y souscrire aussi !
Autant il est simple sur certains réseaux de créer un nouveau compte (Adsense, Ezoïc, TheMoneytizer...) autant sur d'autres, comme Mediavine, il est très compliqué de faire valider un site si vous ne faites pas déjà partir du réseau.
Demandez donc dès le début de vos analyses si le compte publicitaire sera cédé ! Le cas échéant, il faudra anticiper la création de celui-ci, et maintenir une clause suspensive en cas d'échec d'accès.
Le cas Mediavine est le plus fréquent. Leur filtrage étant très strict, la majorité des plateformes américaines incluent une clause suspensive liée à l'accès à un nouveau compte.
Si vous achetez un site sur Mediavine, soyez donc prudent(e) et anticipez d'inclure dans le contrat de cession une clause liée à l'obtention du compte.
La vente de liens (contenus sponsorisés) consiste à proposer à des annonceurs d'obtenir un ou plusieurs backlinks (liens) pointant vers leur site au sein d'un article déjà existant OU d'un article rédigé pour l'occasion en échange d'une somme pouvant aller de quelques dizaines à plusieurs centaines d'euros.
Cette méthode de monétisation est généralement "complémentaire" à un mode plus pérenne (Affiliation, Display...) et représente, dans l'idéal, maximum 30% du chiffres d'affaires d'un site.
Il existe cependant des sites entièrement dédiés à la vente de liens, sur lesquels il convient alors de mener quelques vérifications bien spécifiques :
RocketLinks, GetFluence, AccessLink... Il existe en France et dans le monde des dizaines de plateformes dédiées à la vente de liens sur lesquelles vous pouvez enregistrer votre site pour être mis en relation avec des annonceurs.
Ces plateformes sont pour la plupart de qualité et il est très simple de suivre les commandes passées et d'analyser la réalité des revenus générés par un site.
Certains sites peuvent cependant être monétisés par de la vente de liens en direct. Dans ce cas précis: : warning ! Vous devez comprendre comment sont réalisées ces ventes en direct :
- S'il s'agit de ventes faisant suite à des demandes reçues de la part d'annonceurs, demandez la preuve au vendeur ou à la vendeuse des échanges effectués.
- S'il s'agit de ventes effectuées via le réseau "personnel" du vendeur ou de la vendeuse, il y a de fortes chances, sauf si vous êtes aussi du secteur, que vous parveniez à poursuivre cette activité au même niveau de performance.
Il existe 2 façons de monétiser un site en vente de liens :
- Via l'ajout d'un lien sur un contenu existant : cela ne requière en général pas ou peu de contenu additionnel et donc de coût.
- Via l'ajout d'un ou plusieurs liens sur un contenu neuf, commandé par l'annonceur. Dans ce cas, il existe forcément un coût de rédaction du contenu à publier. Coût qui peut varier selon qu'il s'agisse d'une rédaction manuelle sous-traitée, d'une rédaction par IA ou d'une rédaction par le vendeur ou la vendeuse du site. Quel que soit le mode de rédaction choisi, il doit correspondre à une ressource : soit financière (vérifiez que le coût de production des contenus soit bien déclaré) soit en temps (vérifiez que le temps de gestion du site déclaré inclut le temps de rédaction des contenus).
Dans le cas d'un rachat de site monétisé par le biais de produits numériques, il existe quelques vérifications spécifiques à mener pour garantir au maximum un maintien des performances futures.
Si vous achetez un site lié à une personne identifiée dans les contenus (images et vidéos), pensez à intégrer dans le contrat une clause de cession des droits à l'image. Cela peut-être une cession totale, ou une cession de droit d'exploitation avec un reversement de royalties par exemple.
Vérifiez les contenus afin de valider que ceux-ci puissent être exploités sur la durée. Le cas échéant, étudiez la durée de vie des produits existants afin d'inclure dans votre analyse le coût futur de mise à jour des produits.
Par exemple : si vous achetez un site proposant des formations sur un logiciel de montage vidéo, à la prochaine version du logiciel il est probable que la formation actuelle nécessite d'être partiellement ou totalement revue.
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