L’impôt sur les sociétés : tout savoir pour les entrepreneurs

Découvrez comment l'impôt sur les sociétés peut impacter votre projet actuel, mais aussi sa cession.

Créé le
08
Apr
.
2025
Mis à jour le
14
Apr
.
2025
À propos de l'auteur

Quels sont les impacts de la fiscalité sur mes projets entrepreneuriaux ?

En France, le parcours d’un entrepreneur peut varier considérablement.

Entre la protection juridique, les cotisations sociales et la fiscalité, il y a de nombreux éléments à prendre en compte.

On peut par exemple démarrer seul en micro-entreprise, puis continuer l’aventure à plusieurs avec une société (SARL/SAS).

Certains choisissent même de créer une holding pour gérer plusieurs entreprises ou en racheter d’autres : sites e-commerce, logiciels SaaS, plateformes de contenu, etc.

Dans tous les cas, la fiscalité est un point incontournable pour les entrepreneurs, notamment l’impôt sur les sociétés (IS).

Que vous soyez à la tête d’une start-up, d’une PME ou d’une grande société, comprendre les subtilités de cet impôt est essentiel pour prendre des décisions éclairées.

Sommaire :

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Qui est concerné par l’impôt sur les sociétés en France ?

En pratique, certaines formes juridiques peuvent bénéficier d’un régime fiscal différent et sont dites “transparentes” fiscalement, ce qui signifie que leurs bénéfices sont imposés directement entre les mains des associés/actionnaires.

Mais par défaut, la plupart des sociétés sont dites “opaques” : elles ont leur propre personnalité fiscale et doivent obligatoirement s’acquitter de l’impôt sur les sociétés (IS).

Les principales sociétés concernées par l’impôt sur les sociétés.

Les Sociétés par Actions (SA, SAS, SCA)

Les Sociétés Anonymes (SA), Sociétés par Actions Simplifiées (SAS), SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) et Sociétés en Commandite par Actions (SCA) sont automatiquement soumises à l’IS. Ce régime fiscal s’applique sans condition de chiffre d’affaires ni de nombre d’actionnaires.

Exception : une SAS/SASU ou une SA peut (sous certaines conditions) opter pour être fiscalement transparente au lieu de l’IS. Cette option est limitée à 5 exercices maximum.

Sociétés à Responsabilité Limitée (SARL, EURL)

Par défaut, une SARL (plusieurs associés) est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS). Toutefois, elle peut aussi opter pour être fiscalement transparente (sous certaines conditions). Cette option est limitée à 5 exercices maximum.

Si l’associé unique est une personne physique, l’EURL (un seul associé) est par défaut soumise à l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP). Il est toutefois possible d’opter pour l’IS sur option.

Autres structures

Les Sociétés en Nom Collectif (SNC) et les Sociétés en Commandite Simple (SCS) ne sont pas obligatoirement soumises à l’IS, mais elles peuvent opter pour ce régime fiscal en fonction de leur stratégie. En revanche, les Sociétés Civiles (SC) exerçant une activité commerciale sont automatiquement soumises à l’IS.

À noter que les Sociétés Civiles exerçant une activité civile peuvent choisir d’opter pour l’IS. Depuis la loi de finances pour 2019, cette option peut être révoquée sous certaines conditions, à condition d’en faire la demande dans un délai de 5 ans. Passé ce délai, l’option devient définitive.

Le cas des entrepreneurs individuels

Depuis la réforme de 2022, les Entrepreneurs Individuels (EI) peuvent être imposés à l’IS en optant pour une assimilation à une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ou une EARL (Exploitation Agricole à Responsabilité Limitée).

Entreprises exonérées d’impôt sur les sociétés : bénéficiaires et conditions d’éligibilité

Certaines entreprises peuvent bénéficier d’exonérations partielles ou totales de l’impôt sur les sociétés (IS) en fonction de leur localisation ou de leur activité.

Ces dispositifs fiscaux visent à stimuler l’investissement, encourager le développement économique dans des zones prioritaires et soutenir certaines activités spécifiques : 

  • Entreprises nouvelles en zones à finalité régionale (AFR) : ces entreprises bénéficient d’une exonération totale d’IS pendant 2 ans, suivie d’un allègement progressif sur 3 ans (75 % la 3ᵉ année, 50 % la 4ᵉ, 25 % la 5ᵉ). Certaines activités, comme la gestion et la location immobilière, ne sont pas éligibles.
  • Entreprises implantées en Zone Franche Urbaine - Territoires Entrepreneurs (ZFU-TE) : l’exonération d’IS est totale pendant 5 ans, avec un plafond de 50 000 € de bénéfices exonérés par an. Elle devient ensuite dégressive sur 3 ans (60 % la 1ʳᵉ année, 40 % la 2ᵉ, 20 % la 3ᵉ). Ce dispositif est réservé aux entreprises qui s’installent en ZFU-TE et embauchent localement.
  • Entreprises implantées dans les Bassins d’Emploi à Redynamiser (BER) : les entreprises créées dans ces zones bénéficient d’une exonération d’IS pendant 5 ans. Ce dispositif vise à soutenir les régions à fort taux de chômage et à encourager la création d’emplois.
  • Entreprises implantées dans les Bassins Urbains à Dynamiser (BUD) : ces entreprises peuvent bénéficier d’une exonération totale d’IS pendant 2 ans, puis d’un allègement progressif sur 3 ans (75 % la 3ᵉ année, 50 % la 4ᵉ, 25 % la 5ᵉ).

Ces exonérations permettent aux entreprises concernées de réduire leur charge fiscale et d’améliorer leur rentabilité durant leurs premières années d’activité. Toutefois, chaque dispositif répond à des conditions d’éligibilité précises, et il est essentiel de bien s’informer auprès des administrations fiscales pour en bénéficier pleinement.

À noter : les entreprises de gestion ou de location d’immeubles ne sont pas éligibles à ces exonérations.

Déterminer l’assiette de l’IS : territorialité et calcul des bénéfices ?

L'impôt sur les sociétés (IS) en France repose sur deux grands principes : la territorialité et les règles spécifiques de calcul. Ces principes déterminent quelles entreprises sont redevables de l’IS et comment leur assiette fiscale est établie.

La territorialité de l'IS en France

En France, l’IS est calculé selon le principe de territorialité, ce qui signifie que seules les activités exercées en France sont imposables.

Ce principe implique que les bénéfices réalisés à l’étranger par une entreprise française ne sont pas soumis à l'IS en France, sauf en cas de convention fiscale internationale stipulant le contraire. Cette territorialité est encadrée par des critères précis :

  1. Établissement en France : si une entreprise étrangère dispose d’un établissement stable en France, comme une succursale ou un bureau, les bénéfices générés par cet établissement sont imposables en France.
  2. Représentant fiscal : une entreprise étrangère exerçant des activités en France par l’intermédiaire d’un représentant fiscal (qui engage juridiquement l’entreprise) peut être assujettie à l’IS en France.
  3. Cycle commercial complet : lorsqu'une entreprise étrangère réalise en France des opérations commerciales constituant un cycle commercial complet, les bénéfices générés peuvent être imposables en France.

En cas de convention internationale, le principe de territorialité peut être renforcé ou ajusté, avec des critères comme l’établissement stable pour éviter la double imposition.

Le calcul de l’IS : comment est déterminé le bénéfice imposable ?

Le calcul de l'IS repose sur des règles fiscales spécifiques qui s'appliquent à l'ensemble des bénéfices réalisés par une entreprise assujettie. Voici les principales étapes et règles qui structurent ce calcul :

  1. Détermination du bénéfice brut : le bénéfice brut correspond à la différence entre le montant des ventes et le coût des achats, ajusté par les variations de stocks.
  2. Calcul du bénéfice net : le bénéfice net est obtenu après déduction des charges de l'entreprise (frais généraux, amortissements, provisions). Certaines charges comme les frais financiers ou les charges exceptionnelles sont déductibles sous conditions.
  3. Prise en compte des déficits reportables : les entreprises peuvent reporter leurs déficits fiscaux pour réduire leur IS futur. Le report en avant est illimité en durée mais plafonné chaque année ; le report en arrière (carry-back) permet quant à lui de déduire un déficit sur le bénéfice de l’exercice précédent, dans la limite de 1 million d’euros.

Taux de l’impôt sur les sociétés et contributions additionnelles

Le taux de l’impôt sur les sociétés (IS) en France repose sur un système à deux niveaux : un taux normal applicable à la majorité des entreprises et un taux réduit pour les petites et moyennes entreprises (PME).

En parallèle, certaines contributions additionnelles spécifiques aux grandes entreprises viennent s'ajouter au taux de base de l'IS.

Le taux normal de l’impôt sur les sociétés

Depuis 2022, le taux normal de l’IS est de 25 % pour les entreprises, quel que soit leur chiffre d’affaires. Cette uniformisation du taux simplifie le calcul de l’impôt pour la majorité des entreprises qui peuvent ainsi appliquer directement ce taux sur leur bénéfice imposable.

Le taux réduit de 15 % pour les PME

Les petites et moyennes entreprises (PME) bénéficient d’un taux réduit de 15 % sur une partie de leur bénéfice. Ce taux est applicable sur la première tranche de 42 500 € de bénéfices pour les PME qui remplissent les conditions suivantes :

  • Réaliser un chiffre d’affaires annuel inférieur à 10 millions d’euros.
  • Avoir un capital entièrement libéré et détenu à 75 % minimum par des personnes physiques ou par des entreprises qui respectent également ce seuil.

Ce taux réduit constitue un avantage significatif pour les PME. Cela leur permet de réinvestir une part plus importante de leurs bénéfices dans leur développement.

Contributions additionnelles pour les grandes entreprises

Les grandes entreprises sont soumises à des contributions additionnelles à l’IS qui augmentent leur charge fiscale effective. Ces contributions conçues pour cibler les bénéfices les plus élevés s’appliquent comme suit :

  1. Contribution sociale sur l’IS : elle est fixée à 3,3 % de l’IS brut, après déduction d'un abattement de 763 000 €. Cette contribution s'applique aux entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse les seuils établis pour les PME et qui ne bénéficient pas du taux réduit de 15 %.
  2. Contributions exceptionnelles pour les très grandes entreprises : les sociétés dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard d’euros sont souvent soumises à des contributions exceptionnelles. Ces contributions (imposées dans le cadre de réformes fiscales) visent à augmenter la contribution des très grandes entreprises au budget de l’État.

FAQ

Quels sont les avantages de l’impôt sur les sociétés (IS) par rapport à l’impôt sur le revenu (IR) pour un entrepreneur dans le digital ?

Opter pour une structure juridique imposée à l’impôt sur les sociétés (IS) plutôt que d’être imposé à l’impôt sur le revenu (IR) en tant que personne physique permet d’optimiser la fiscalité à plusieurs niveaux.

Le principal avantage réside dans la possibilité de capitaliser les bénéfices au sein de la société et de maîtriser sa rémunération en arbitrant entre salaire et dividendes, afin d’optimiser la charge fiscale et sociale.

Dans ce contexte, il est fréquent pour un entrepreneur d’associer holding et optimisation fiscale.

En quoi l’IS rend-il une entreprise digitale plus attractive pour les investisseurs ?

Une entreprise soumise à l’impôt sur les sociétés (IS) est fiscalement opaque, ce qui signifie qu’elle est imposée en tant qu’entité distincte de ses dirigeants. Ce mode d’imposition (par défaut pour les sociétés) est également le plus adapté sur le long terme, notamment en vue d’une future revente.

Les investisseurs privilégient généralement ce mode d’imposition, car il offre une clarté comptable et fiscale, et permet une optimisation des stratégies de transmission et d’exit.

Sources & ressources utiles :
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